L’atelier
C’est un château sur les hauteurs du pays de gascon
Il explique l’endroit où il médite, où il se peint. Là, dans sa librairie Il voit le monde et
son monde. Le monde des livres et le monde de sa cour, basse-cour et jardin. Il peut
y articuler une pensée concrète, celle de sa propre réalité et la pensée pure issue de
sa bibliothèque, de sa recherche philosophique
C’est un lieu qu’il a créé. Ancienne garde-robe, repeinte, dessinée pour le cadre de
sa retraite pour toujours. Elle est ronde et de fait on y voit tous les livres. Il y a 3
mètres en perspective et 16 pas de vide en diamètre.
Elle est imparfaite, inachevée et ne comporte pas de promenade,’’ un promenoir, tout
lieu requiert un promenoir’’. La pensée s’éteint si l’on ne marche pas. Penser et
marcher sont une mécanique obligée. Il en est privé, il est privé aussi de confort, le
lieu est froid car très venté. Il a des efforts à faire pour convenir d’une présence
longue en sa librairie.
Elle est au dessus de sa chambre personnelle et de sa chapelle par la cheminée il
entend les offices. Montaigne n’assiste pas aux offices pour écrire. Tout est à
distance, filtré mais représenté. Cette tour est à lui seul et cette tour est comme un
phare qui éclaire les autres et lui permet de voir loin.
Les sentences sur les poutres sont une essence de lui même, appropriation de tout
ce qu’il a aimé, un arpentage intime de ses lectures latines. Les sentences élues et
gravées viennent des autres philosophes et sont siennes pour son action à mener.
Décider de son héritage, c’est se concevoir. Le point commun des phrases est
l’hospitalité qu’elles procurent au questionnement et à l’équilibre. Il s’agit d’une
pensée en cours, celle de Montaigne (qui se construit) et celle qui existait avant
Montaigne (notre héritage).
Ses modèles sont là et il s’y tient dans la grande longueur de son œuvre.