Un livre est comme un lieu.
Une personne est comme un lieu selon qu’elle est habitée.
J’habite en la personne de Montaigne qui a vécu il y a 5 siècles.
Cet être par son livre existe dans un parfait état d’hospitalité.
Rembrandt produit cet effet, son regard doux et vigilant. Les yeux de Rembrandt
peints par lui-même. Rembrandt peint son propre appareil à voir qui le fixe. Un face à
face qui nous regarde.
Il faut nous extraire du monde des autres pour faire la chose qui nous remplace.
Notre présence au monde est différée. Montaigne donne d’abord à son livre, il se
peint avant pour se présenter à nous. Ils se façonnaient. Se discernaient, se
possédaient, se maîtrisaient bien clairement.
L’œuvre de Montaigne semble inachevée parce que faite de méandres, à l’écoute du
naturel qui évite le rehaut, le soulignement, la conclusion, le terme, la fermeture.